Vie sociale et petite contrariété
Jeudi : matinée marathon avec 45' de renforcement musculaire et trois cours (atelier psy sur les comportements alimentaires - le mien semble de compensation.. - atelier diététique - on aurait donc droit à une 1/2 pizza+entrée+légumes+laitage+fruit si si - cours théorique de sport avec photos à l'appui nous montrant les exercices à venir auxquels nous allions devoir nous soumettre.. j'en avait mal d'avance).
A la fin de ce cours, une de mes camarades de table c'est approché de moi et m'a dit quelque chose qui m'a laissée comment dire..
Le fait est que depuis le vendredi précédent une nouvelle personne était venue compléter notre table. Or ce trio déjà bancal, vu le peu d'atomes crochus qui nous rassemblaient, avait réussi, dans l'épreuve, à plus ou moins se trouver à coup d'encouragements, de bienveillance et de conseils. Lorsque là-dessus arrive C., j'ai senti un malaise s'installer.
Disons que C., femme d'une quarantaine d'année, relevait malheureusement plus de la clinique psychiatrique que d'une clinique diététique - et je sais de quoi je parle ayant croisé nombre de ce genre de personnes lorsque j'y faisait le ménage. (mercredi elle est restée 1h à côté du sèche-linge, sur une chaise au fond d'un réduit, de peur qu'on lui pique sa place..entre autres)
Nous voila donc attablé avec une personne qui, les premiers jours, s'est contenté de nous lancer des regards et de nous écouter. C'était déjà désagréable mais ce n'était rien à côté du moment où elle a décidé de se mêler de la conversation.. A partir de là ne sont sortis de sa bouche que des plaintes - sur son mal de dos et sa difficulté à trouver le sommeil - ou des critiques sur les remontrances du personnel lors de son dernier séjour.. Ce qui a provoqué chez mes acolytes une soudaine envie de baisser la tête et de manger sans mot dire en attendant que cela se termine.
Pour ma part, animée par je ne sais quel sentiment, je me suis retrouvée à me mettre en devoir de lui répondre répétant les mêmes encouragements et les mêmes conseils à longueur de repas.. Autant dire que très vite j'ai pris les deux autres entre quatre yeux leur intimant de me venir en aide s'ils ne voulaient pas que je demande à changer de table ! (solution de facilité à laquelle je n'arrivait pas à me résoudre poussée par quelque chose de l'ordre de la loyauté, de la compassion ou de ma bêtise ou les trois).
Dès lors, après concertation, un de nous était en charge de lui répondre.. non sans difficulté ! En aparté les autres patients nous encourageaient vu que si on demandait tous les trois à changer de place ç'eut été à eux de s'y coller.
Or qu'elle ne fut pas ma surprise jeudi matin - lendemain des nouvelles arrivées - de voir C. se diriger vers moi l'air contrit et de me dire : "Je suis désolée, c'est pas contre toi mais j'ai demandé à changer de table pour être avec une connaissance qui vient d'arriver"... un ange passe..
D'abord interdite, je bafouille que ce n'est pas grave puis, absente, je me dirige vers ma chambre avant de faire demi-tour et de presque courir le dire aux deux autres..
Conséquences : on désormais avec nous une petite dame qui a eu milles vies et qui nous raconte ses aventures.
Moralité : ça valait bien la peine de se faire ch.. !
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